Le député conservateur britannique Malcolm Rifkind, ancien ministre des Affaires étrangères sous John Mayor, a annoncé mardi qu’il renonçait à se présenter une nouvelle fois à la Chambre des communes pour les élections législatives prévues dans trois mois, alors que c’était son intention, après s’être fait piéger par des journalistes.
Une équipe de reporters travaillant pour Channel 4 et le Daily Telegraph, a approché le député britannique, se faisant passer pour les représentants d’une entreprise chinoise fictive. Ils lui ont proposé de joindre leur conseil d’administration et de faire du lobbying auprès des autorités britanniques. Filmé à son insu, Malcolm Rifkind se montrant intéressé, a promis d’apporter un « accès utile » à tous les ambassadeurs qu’il voulait et laissé entendre qu’il était aussi prêt à écrire à des ministres pour pousser les intérêts de l’entreprise, mais sans la nommer. Agissant ainsi, le député britannique n’a enfreint aucune loi ni aucune règle de la Chambre des communes mais se retrouve, malgré tout, au centre d’une tempête médiatique qui le contraint à se mettre en retrait. Malcolm Rifkind a également démissionné de la présidence du comité parlementaire sur la sécurité et le contre-espionnage, dont il reste cependant membre, et qui a accès à des documents confidentiels des services de sécurité.
Cette affaire a ravivé la controverse sur l’intégrité des députés au Royaume-Uni. Le Daily Telegraph a déjà été à l’origine en 2009 d’un scandale sur la façon dont les parlementaires abusaient de leurs notes de frais qu’ils utilisaient comme un complément de salaire, ce qui a entraîné un meilleur encadrement. Il n’en demeure pas moins que les activités rémunérées des députés hors de leur salaire de parlementaire, qui leur rapportent pour certains plusieurs centaines de milliers d’euros par an, continuent à susciter la polémique au sein de l’opinion publique et parlementaire.