La victoire électorale du parti de gauche radicale Syriza en Grèce a apporté au pays l’espoir de voir tourner la page de l’austérité. Cet espoir s’est propagé au Portugal même si l’espoir de le voir se concrétiser est très faible.
Conscient de la comparaison qui allait immanquablement se faire du fait de la situation similaire entre les deux pays, le Premier ministre portugais Pedro Passos Coelho a réagi au programme de Syriza en le qualifiant de « conte de fées ». Il a immédiatement défendu sa politique d’austérité. Selon lui, ce régime de rigueur budgétaire appliquée depuis 2011 fait que le Portugal va mieux que la Grèce. Lisbonne s’est affranchi en mai dernier de la tutelle de ses créanciers et envisage de rembourser par avance les prêts du FMI. Les autorités portugaises estiment que le déficit public du pays devrait passer cette année sous la barre des 3% du Produit Intérieur Brut pour la première fois en 15 ans. Contrairement aux Grecs qui ont été nombreux à retirer leur argent des banques, les Portugais, poussés par des conditions avantageuses qui expiraient vendredi, se sont rendus massivement dans les bureaux de poste ces derniers jours pour acheter des titres de dette publique. La majorité au Parlement portugais a même été jusqu’à adopter pour 2015 un budget sans nouvelle mesure d’austérité.
Mais la population ne ressent encore aucune amélioration de ses conditions de vie malgré ces indicateurs encourageants. Malgré une hausse de 20 euros en octobre, le salaire minimum au Portugal est de 505 euros par mois alors qu’il vient d’être rétabli à 751 euros en Grèce. Selon les plus récentes statistiques officielles, la pauvreté touche près d’un Portugais sur cinq. Malgré cela, les Portugais semblent résignés à l’austérité, notamment en raison d’un conflit social moins marqué qu’ailleurs en Europe.