Les autorités chypriotes ont annoncé vendredi dernier la fermeture de la compagnie aérienne Cyprus Airways avançant comme raison que la compagnie était incapable de procéder au remboursement de 65 millions d’euros d’aides publiques exigés par la Commission européenne.
Cette annonce a plongé les 500 employés de la compagnie dans un profond désarroi. Environ 300 d’entre eux ont manifesté lundi leur amertume. Pour beaucoup d’entre eux, c’est une mauvaise gestion du gouvernement et de l’équipe dirigeante de Cyprus Airways qui est responsable de cette situation. Il n’en demeure pas moins que cette fermeture brutale de la compagnie aérienne nationale renforce encore plus l’inquiétude à Chypre. Le taux de chômage dans l’île atteint les 16%, ce qui en fait le troisième plus important dans l’Union européenne après l’Espagne et la Grèce. Cette récente hausse du chômage fait suite aux conditions draconiennes appliquées par Chypres au bord de la faillite, après l’avoir contrainte à accepter en 2013 un plan de sauvetage de 10 milliards d’euros.
C’est ainsi que, dans le cadre de ces conditions qui accompagnaient le plan de sauvetage, se sont succédé des mesures telles que la fermeture de la deuxième banque du pays, la ponction de 47.5% sur les comptes au-delà de 100 000 euros dans la première banque du pays, la baisse des salaires dans le public et le privé ou encore la hausse des impôts. Ces mesures ont entraîné un départ massif d’étrangers, la fermeture de nombreuses boutiques, une situation qui a plongé le pays dans la récession et provoqué l’envolée du chômage qui s’était pendant quatre ans maintenu tant bien que mal sous la barre des 5%.