Lundi dernier, plus de 17 000 personnes ont pris part à la dixième manifestation anti-islam à Dresde. En même temps, 20 000 personnes environ , ont protesté contre ce mouvement dans d’autres villes d’Allemagne.
Chaque semaine, des « Manifs du lundi » sont organisées par la jeune formation des « Européens patriotes contre l’islamisation de l’Occident » (PEDIGA). Un mouvement qui s’inspire du modèle des manifestations ayant abouti à la chute du Mur de Berlin ,il y a un quart de siècle.Très vite, l’initiative de PEDIGA a gagné en importance. A présent, des néonazis, des partisans d’extrême droite et même de simples sympathisants s’y joignent pour exprimer leur inquiétude face à ce qu’ils considèrent comme une islamisation de l’Europe. En fait, l’Allemagne est devenue, depuis peu, la première destination d’immigration du Vieux continent.
Mais, cette perception ne fait pas l’unanimité outre-Rhin. Ainsi, 4 500 contre-manifestants ayant, selon les forces de l’ordre, répondu favorablement à l’appel de l’alliance « Dresde sans nazis » n’ont pas hésité à les défier. Dans le même ordre d’idées, 400 personnes ont convergé vers une église pour élever une prière de la paix œcuménique, d’après l’agence de presse DPA. Toujours d’après cette source, l’évêque de Saxe, Jochen Bohl, a estimé que PEDIGA cherchait à «exploiter les symboles chrétiens et une tradition chrétienne dans un but politique ». Les manifestants anti-islamisation ont entonné des chants de la fête chrétienne de Noël pour exprimer leur opposition à cette tendance.
A Munich également, 12 000 personnes ont protesté lundi contre PEDIGA. D’autres ont fait de même dans d’autres villes allemandes, à l’instar de Bonn et Kassel, où l’on pouvait compter respectivement 2 500 et 2000 contre-manifestants.