La montée sur le trône d’Espagne de Felipe VI a apporté un vent frais bienvenu à la monarchie espagnole secouée par des nombreux scandales ces dernières années. Mais ce renouveau est entaché par la sœur du roi, l’infante Cristina de Bourbon, impliquée dans une délicate affaire de justice dans laquelle elle est mise en examen pour « fraude fiscale ».
Ces trois dernières années ont été riches en affaires qui ont écorné l’image de la monarchie espagnole. Entre le safari illégal de Juan Carlos Ier au Botswana en avril 2012 ou encore l’ « affaire Corinna », la « tendre amie » du monarque sortant qui aurait reçu des faveurs de l’Etat espagnol, la part de la population espagnole à souhaiter la fin de l’institution de la monarchie, n’a cessé de croître.
Intronisé en juin dernier, Felipe VI s’est attelé à utiliser sa popularité et son casier judiciaire vierge pour redorer le blason de la monarchie, avec un certain succès puisque la popularité de la monarchie est récemment grimpée à 68% d’opinions favorables. Le nouveau roi a récemment interdit à tout membre de la famille royale de recevoir des cadeaux onéreux ou de toucher un salaire d’une entreprise privée. Il a également rendu consultable par tout citoyen les comptes de la famille royale qui seront désormais publiés sur Internet. Il souhaiterait voir sa sœur cadette renoncer à ses droits dynastiques, même si elle n’est que sixième dans les droits de succession, pour finir de laver la réputation de la famille royale, ce que cette dernière ne semble pas disposée à faire.
L’affaire de fraude fiscale dans laquelle Cristina de Bourbon est impliquée concerne Noos, une fondation à but soi-disant non lucratif qui aurait détourné quelque six millions d’euros d’argent public entre 2004 et 2006. L’instigateur de ce délit aurait été le mari de l’infante. Le juge en charge de l’affaire estime juste qu’elle débourse près de 600 000 euros de dédommagements. L’imposition ou pas d’une peine de prison ne sera connue que dans les prochaines semaines.