Saisi en référé par l’association madrilène des taxis, un juge madrilène a interdit mardi le service de voiturage Uber en Espagne. Ce pays emboite ainsi le pas aux Pays-Bas où une mesure similaire a été prise la veille contre la société américaine.
Selon un communiqué du tribunal dont il dépend, le magistrat espagnol a ordonné la cessation et l’interdiction sur tout le territoire national du système Uber, présent sur Internet ou via des applications pour téléphone portable, qui met en contact en ligne les usagers et les chauffeurs. Il a avancé comme raison à sa décision que les chauffeurs amateurs travaillant pour ce système ne disposent pas des autorisations administratives nécessaires pour le transport de personnes. L’utilisation du système Uber est rendue impossible par le fait que la décision de justice s’étend aux entreprises de télécommunications et de paiement en ligne. Cette décision devrait entrer en vigueur dans un délai de trois jours, une fois que la partie plaignante aura déposé une caution de 10 000 euros.
Démarrée au printemps à Barcelone et en septembre à Madrid, l’activité d’Uber a immédiatement été considérée par les associations de taxis comme une menace. Dès juin, le gouvernement catalan avait annoncé des sanctions pour les conducteurs d’Uber pouvant aller jusqu’à 6 000 euros et la mise sous scellé de la voiture.
Valorisée à 40 milliards de dollars en Bourse et présente dans plus de 200 villes réparties dans 45 pays, la start up américaine connait des difficultés ailleurs qu’aux Pays-Bas et en Espagne. L’entreprise est décriée en France par les sociétés de VTC (Véhicules de Tourisme avec Chauffeurs) qui l’accusent de concurrence déloyale. Dans d’autres pays ou dans des villes comme au Danemark ou à Oslo en Norvège, les autorités cherchent également à empêcher le développement de son activité.