La Turquie et l’Union Européenne ont des intérêts stratégiques communs très importants, mais sur le plan diplomatique, les relations entre Ankara et Bruxelles se sont distancées et il est urgent de remédier à cette situation dans le contexte géostratégique actuel.
En visite à Ankara, Federica Mogherini, la nouvelle Haute représentante de l’UE pour la politique étrangère et de sécurité commune, a estimé lundi soir que les Européens et les Turcs devraient s’efforcer d’adopter le même langage diplomatique afin de faire front commun contre la menace de l’organisation de l’Etat islamique.
Mme Mogherini est arrivée à Ankara accompagnée par le Commissaire à l’Elargissement Johannes Hahn et le Commissaire à l’Aide humanitaire Christos Stylianides. La Haute représentante de l’UE a fait le constat que la Turquie souscrivait de moins en moins à la politique étrangère européenne, surtout dans les positions prises récemment par l’Union et estime qu’il est temps d’intensifier leurs engagements réciproques.
Sur le plan de la politique étrangère et de la politique de sécurité, il faut, dit-elle, « renforcer la coopération qui a atteint un niveau historiquement faible au grand dam des Etats européens dont plusieurs ressortissants se sont engagés dans le djihad aux côtés de Daech en Irak et en Syrie, souvent en transitant par le territoire turc ». Mais c’est aussi un problème pour la Turquie, officiellement candidate depuis 1999 et en négociation depuis 2005 pour rejoindre l’UE.
La visite de Mme Mogherini intervient une semaine après celle de Vladimir Poutine qui, dans son bras de fer avec les Européens,avait annoncé dans la capitale turque le 1er décembre, l’abandon du projet de gazoduc South Stream, qui était censé alimenter l’UE en gaz russe. Bruxelles veut donc aussi éviter un trop grand rapprochement entre Moscou et Ankara.