Le Premier ministre britannique David Cameron a abordé une nouvelle fois vendredi dernier le dossier brûlant de l’immigration en provenance des autres pays membres de l’Union européenne. Il a persisté sur sa lancée en dévoilant de nouvelles mesures qui ne pourront cependant pas être mises en œuvre sans une modification des traités européens.
En ce qui concerne les prestations sociales, les mesures annoncées par David Cameron prévoient leur réduction pour les travailleurs issus de l’UE, plus particulièrement les travailleurs peu qualifiés en provenance de l’est de l’Europe. Pour ce faire, un délai de quatre ans devrait être rendu obligatoire avant que les personnes concernées ne puissent accéder à certains avantages sociaux comme le crédit d’impôt ou le logement social.
Dans le domaine de l’emploi, David Cameron envisage d’interdire aux immigrés l’entrée sur le sol britannique sans offre d’emploi et leur expulsion au bout de six mois s’ils n’ont pas de travail, à l’image des politiques de Margaret Thatcher dans les années 1980.Mais l’idée très polémique d’imposer des quotas pour les ressortissants de pays membres de l’Union européenne a été abandonnée.
Le Premier ministre britannique est cependant conscient qu’une modification des traités européens est indispensable à l’application de ces mesures. Et les traités européens ne peuvent être modifiés qu’avec l’accord de l’ensemble des Etats membres de l’UE Des négociations particulièrement laborieuses s’annoncent et pour espérer atteindre ne serait-ce qu’une partie de ses objectifs, le Royaume-Uni pourrait bien être obligé de faire des concessions. Mais si aucun compromis n’est trouvé et que le Premier ministre britannique, poussé par les Eurosceptiques dans son pays à l’approche des élections, persiste dans sa voie, c’est l’avenir même du pays au sein de l’Union européenne qui pourrait être compromis.