L’interrogatoire de l’ancien Premier ministre José Socrates se poursuivait dimanche dans la soirée pour fraude fiscale. Son arrestation vendredi avait provoqué une onde de choc dans le pays.
L’audition qui a duré toute la journée a été menée par un juge d’instruction du Tribunal central de Lisbonne. L’arrestation de José Socrates a eu lieu dans le cadre d’une enquête pour fraude fiscale, corruption et blanchiment d’argent. Il doit s’expliquer sur des opérations bancaires et des transferts d’argent suspects. Trois de ses proches ont également été arrêtés dans le cadre de l’enquête. Il s’agit de l’homme d’affaires Carlos Santos Silva, de l’avocat Gonçalo Trindade Ferreira et de son chauffeur Joao Perna. Une série de perquisitions ont été menées, notamment au domicile de l’ancien Premier ministre à Lisbonne, en sa présence. L’enquête a été ouverte après une dénonciation faite par la banque publique Caixa geral de depositos, comme rapporté par la presse, auprès du DCIAP (Département Central d’Investigation et d’Action Pénale), dans le cadre de la loi de prévention sur le blanchiment d’argent. Les sommes transférées sur le compte de José Socrates seraient incompatibles avec ses revenus déclarés au fisc.
Dans le tollé créé par l’arrestation de José Socrates, les différents acteurs de la scène politique, à commencer par le gouvernement de centre droit, ont décidé de se tenir en retrait et de laisser la justice suivre son cours. Cette affaire s’ajoute à une précédente affaire de corruption liée à l’attribution de visas « dorés » à des investisseurs étrangers. A la tête du pays entre 2005 et 2011, José Socrates avait démissionné de son poste de Premier ministre au milieu de son second mandat après avoir été contraint de demander un plan de sauvetage international pour permettre à l’économie portugaise de surmonter la crise de la dette.