La baisse de 1.7% au troisième trimestre des ventes en Espagne du groupe de grande distribution DIA est symptomatique d’une situation où la faible inflation conjuguée au taux de chômage élevé et la modération des salaires depuis deux ans, entrave de plus en plus les entreprises.
L’Espagne vient d’enregistrer quatre mois consécutifs de baisse des prix en glissement annuel. En plus d’un taux de chômage à 23.67% et de la modération de salaires, les prix souffrent d’une baisse démographique constatée depuis 2012 avec notamment de plus en plus d’Espagnols qui quittent le pays pour aller vivre ailleurs suite aux conséquences de la crise économique. José Maria Bonmati, président de l’Association espagnole des fabricants et des distributeurs, craint une entrée du pays dans un cercle vicieux aux conséquences inquiétantes. Avec une dette publique qui frôle déjà les 100% du PIB, une entrée en déflation compliquerait le remboursement de la dette en accentuant l’amplitude entre la croissance nominale et les taux de financement. Par contre, plusieurs économistes jugent ce scénario improbable. En se basant sur la stagnation des prix, ils s’attendent à une inflation nulle cette année mais qui devrait repartir dès l’année prochaine à 0.5%.
L’Institut national de statistique a estimé à 0.2% la baisse des prix en termes annuels en octobre et une inflation en augmentation de 0.5% par rapport à septembre. La stagnation des prix n’affecte pas trop les marges de la plupart des entreprises tournées vers le marché national car leurs coûts sont stables. Les entreprises exportatrices de leur côté sont privées du gain de compétitivité qui accompagne l’inflation faible, pénalisées par la faiblesse de la demande des pays européens qui sont les principaux débouchés de l’Espagne.