Les relations entre Chypres et la Turquie se sont de nouveau tendues avec l’autorisation cette semaine par le gouvernement turc d’études sismiques dans la ZEE, zone économique exclusive, chypriote. Les deux pays se disputent les importantes réserves sous-marines de gaz que la zone renferme.
Les recherches autorisées par le gouvernement turc doivent durer jusqu’au 30 décembre prochain. Le Barbaros, un navire de la compagnie turque TPAO a réalisé mardi dernier ses premières études sismiques dans le bloc 3. La Zone Economique Exclusive établie suite à la convention de 1982 par Nicosie est divisée en 13 blocs d’exploration et d’exploitation qui ont été en partie attribuées à des entreprises étrangères. Seulement, la Turquie, qui n’est pas signataire de la convention de 1982, ne reconnaît pas la République de Chypre et défend les droit de la RCTN (République Turque de Chypre du Nord), une entité qu’elle est la seule à reconnaître, s’irrite des volontés de Chypres d’exploiter ces richesses.
Le gouvernement chypriote a réagi à ce qu’il considère comme une provocation de la Turquie en émettant un plan de réaction en huit points parme lesquels il réclame la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, une réponse commune de l’Union européenne et l’annonce qu’il refusera désormais toute ouverture d’un nouveau chapitre d’adhésion à l’UE de la Turquie tant que cette dernière n’aura pas reconnu la Zone Economique Exclusive chypriote.
Pour Chypres, l’exploitation de ces richesses est d’une importance primordiale. Son modèle économique fondé sur le système bancaire et les dépôts étrangers s’est écroulé après la crise économique. Le PIB du pays s’est contracté de 2.4% en 2013 et de 5.5% en 2014. Et le taux de chômage, jadis inexistant, atteint désormais 17% de la population active.