Des centaines de policiers algériens ont poursuivi mercredi à Alger leur manifestation devant la présidence, après l’avoir entamée la veille devant le palais du gouvernement. Un fait rare dans ce pays maghrébin, tant ce genre de mouvement est réprimé dans la capitale.
L’amélioration des conditions socioprofessionnelles, c’est la raison pour laquelle ces centaines de policiers ont décidé de manifester. Mercredi, ils ont gagné la présidence dès le matin. Pourtant, beaucoup d’entre eux ont passé la nuit à la belle étoile devant le palais du gouvernement, qui comprend la Primature et le ministère de l’Intérieur. Cela ne les a pas empêché de présenter leurs revendications concentrées en 19 points au Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui s’est présenté devant la Présidence.
Ces forces de l’ordre exigent la démission du général Abdelghani Hamel, responsable de la police nationale, ainsi que le doublement de leurs rémunérations et d’accéder plus facilement au logement social. En outre, les policiers militent pour la mise en place d’un « syndicat autonome » chargé de défendre leurs droits. Sur ce point, le ministère de tutelle n’a pas tardé à réagir en ces termes : « Nous engagerons les procédures nécessaires et examinerons les textes et modalités de sa création en vue d’une meilleure prise en charge des revendications des agents de police ».
Tout a commencé lundi à la ville de Ghardaïa qui est, depuis le début de la semaine, le théâtre d’affrontements intercommunautaires, d’où la mobilisation de la police. Déçus et las par l’inaction du gouvernement face à la crise vieille de plusieurs mois dans la région à majorité berbère du M’Zab, les policiers ont organisé une manifestation devant le siège local de la sûreté à partir duquel ce mouvement a pris une ampleur nationale.