Lundi dernier au Caire, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le Secrétaire d’Etat américain John Kerry ont tenu une réunion au cours de laquelle le chef de la diplomatie américaine a plaidé pour la liberté d’expression en Egypte. Dans ce pays, l’opposition constituée principalement de la formation politique des Frères musulmans subit une forte répression.
John Kerry avait atterri dans la capitale égyptienne la veille afin de prendre part à la conférence pour la reconstruction de la bande de Gaza. Celle-ci s’est close avec des promesses de dons d’environ 5,4 milliards de dollars en faveur de ce projet.
Lors de son passage, le Secrétaire d’Etat américain a saisi l’opportunité de s’entretenir avec le chef d’Etat égyptien, rencontre au cours de laquelle il a annoncé que les USA « feraient davantage pour aider l’Egypte à retrouver croissance économique et prospérité », a confié à l’AFP un haut responsable du département d’Etat américain. Toujours selon la même source, l’autorité américaine a « martelé sur l’importance d’une société civile dynamique et la nécessité de donner la possibilité à tous les Egyptiens de faire entendre leur voix ».
Un message on ne peut plus clair dans un pays où le pouvoir en place réprime sévèrement toute opposition. Pour preuve, depuis la destitution suivie de l’arrestation en juillet 2013 de l’ancien président égyptien Mohamed Morsi, environ 1 400 de ses partisans et sympathisants ont été tués par les forces de l’ordre tandis 15 000 autres sont aux arrêts. Parmi ces derniers, des centaines ont écopé de condamnations à de lourdes peines d’emprisonnement ou, carrément, à la peine capitale à l’issue de procès de masse et expéditifs.
Malgré ces multiples violations des droits humains, les USA ont du mal à se montrer fermes avec l’Egypte, ce pays étant stratégique pour leur diplomatie dans le monde arabe.