Les économistes de l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) ont eu beau user de diplomatie avec l’expression de« reprise différée ».Il n’en demeure pas moins vrai que leurs prévisions révèlent une économie française dans une situation de plus en plus inquiétante.
Le PIB de la France progresse deux fois moins vite que dans la zone euro. Dans sa note de conjoncture publiée jeudi, l’INSEE estime que la croissance moyenne sur l’année devrait se limiter à 0.4% comme en 2012 et en 2013. Le plus inquiétant dans cette prévision est qu’elle révèle une absence de pistes de reprise. Tous les secteurs de la vie économique du pays subissent de plein fouet le repli depuis l’été du climat des affaires. Tous les indicateurs économiques sont mal orientés. Le taux de chômage, toujours en hausse, devrait se situer au terme de cette année à 10.3% avec une situation de l’emploi qui souffre d’une augmentation des destructions de postes dans le secteur marchand au second semestre.
La morosité de la reprise dans la zone euro à laquelle appartiennent les principaux partenaires commerciaux de la France, réduit les espoirs d’un impact significatif des exportations. Et le redressement de 0.8% du pouvoir d’achat des ménages sur l’ensemble de l’année ne suffit pas à faire espérer un relèvement considérable de la demande intérieure.
La situation est tout aussi dramatique du côté des entreprises. L’investissement est en recul au second semestre de -0.3% confirmant la tendance du premier semestre où il a reculé de -0.2%. Avec des carnets de commandes des plus faibles, l’heure est l’attentisme, avec tous les effets négatifs que cette attitude peut avoir sur les perspectives d’avenir.