L’INE (Institut national des statistiques) a annoncé mardi une révision par le gouvernement portugais de sa prévision du déficit public pour 2014 à 4.8% du PIB du pays. Cette prévision est particulièrement inquiétante étant donné que les créanciers du pays lui ont fixé l’objectif de 4% du PIB.
Le déficit public devrait ainsi atteindre 8.33 milliards d’euros, dont 1.3 milliard d’euros affecté au financement de plusieurs sociétés de transport. L’une des raisons de cette révision à la hausse est le passage du Portugal au nouveau SEC (Système Européen de Comptes) 2010. Ce passage a contraint le pays à inscrire dans son budget la dette de certaines entreprises publiques.
Pourtant le pays était parvenu à limiter son déficit l’année dernière à 4.9% du PIB alors que le plafond fixé par ses bailleurs de fonds était de 5.5%. Mais cet élan semble bien compromis à présent et les créanciers du Portugal doutent de voir le pays ramener son déficit public à 4% du PIB cette année et encore moins à 2.5% en 2015 comme fixé initialement.
Pourtant cette année s’annonçait sous les meilleurs auspices possibles pour le Portugal. La reprise du marché du travail a été à l’origine d’un surplus de recettes fiscales de 1.6 milliard d’euros prévu sur l’ensemble de l’année lors de l’adoption du budget rectificatif pour 2014. Cette perspective avait permis au gouvernement de renoncer en toute sérénité à toute nouvelle mesure de rigueur et à renoncer à une hausse de la TVA et des cotisations sociales des salariés en 2015. Ce relâchement dans la mise en œuvre des mesures de rigueur justifiées notamment par l’approche des élections législatives de 2015,rattrape désormais le gouvernement portugais.