Le gouvernement espagnol s’est réuni lundi en conseil extraordinaire pour faire appel au Tribunal constitutionnel contre la convocation de référendum pour le 9 novembre signée samedi par le président catalan Artur Mas.
L’appel du gouvernement suspendra automatiquement le décret de convocation du président catalan qui devrait, selon toute vraisemblance être annulé par le Tribunal constitutionnel. Madrid avait vivement réagi à l’annonce du référendum sur l’indépendance de la Catalogne. La vice-présidente du gouvernement Soraya Saenz de Santamaria l’avait immédiatement qualifié en conférence de presse d’anticonstitutionnel. Même s’il devrait, sauf surprise, obtenir gain de cause, le gouvernement espagnol ne fait que repousser la question, la résolution de la crise politique posée par la Catalogne qui veut s’émanciper de l’Espagne étant toujours en suspens.
Madrid refuse à la Catalogne le droit d’organiser ce référendum, affirmant que la décision sur l’avenir de l’Espagne doit être prise par tous les Espagnols et l’organisation d’une consultation populaire dans ces conditions sortirait le président du cadre légal dans lequel il s’est engagé à mener son combat indépendantiste.
Buté au refus de Madrid et pressé par ses alliés radicaux du parti ERC (Gauche Républicaine Catalane), la seule porte de sortie de sortie pour Artur Mas pourrait être la tenue de nouvelles élections anticipées qui seraient les deuxièmes en deux ans.Une victoire pour lui après une campagne totalement vouée à la sécession de l’Espagne, aurait valeur de plébiscite pour l’indépendance.
Aucune issue à la crise catalane n’est encore visible. Les relations toujours tendues entre Madrid et Barcelone se sont encore aggravées après la crise économique de 2008. Les Catalans veulent plus d’autonomie, notamment sur le plan économique, tandis que Madrid refuse de lâcher la bride de cette riche région qui produit un cinquième de la richesse du pays.