Actuellement, Matteo Renzi subit des critiques même au sein de sa propre famille politique. Pour cause, son projet de réforme du marché du travail est jugé trop libéral par certains membres de son parti.
En toute vraisemblance, la gauche italienne est divisée sur ce projet. En clair, le Parti Démocrate – au pouvoir – a pour ambition de réviser l’article 18 du Code du travail italien. Cette disposition, qui a pour objectif de protéger les employés des licenciements abusifs, est jugée dépassée pour certains membres de cette formation politique tandis que d’autres du même parti la défendent. Dans ce dernier groupe figure le député Giuseppe Civati, qui estime que « l’article 18 est un code qui t’ouvre une porte à droite ou à gauche ». Il n’a donc pas hésité à prendre les rênes de la fronde contre le président du Conseil après avoir été l’un de ses proches.
Dans le même ordre d’idées, le plus important syndicat du pays, la CGIL, a menacé samedi d’appeler à une grève générale si M. Renzi choisissait d’imposer la réforme de l’article 18 contre la volonté des salariés.A ce propos, le chef du gouvernement n’a jamais caché sa détermination à aller au bout de cette réforme, en comptant notamment sur l’appui de l’opinion publique qui est généralement défavorable aux positions des syndicats, les estimant surannées et trop soucieuses de protéger les employés les plus privilégiés.
De l’avis de M. Civati,Matteo Renzi poursuit, derrière cette réforme, un objectif politique visant à séduire une partie de l’électorat de droite fidèle à l’ancien chef de gouvernement, Silvio Berlusconi. En effet, la réforme du marché du travail est recommandée par les milieux d’affaires et les partenaires européens de l’Italie.
Supprimer l’article 18 ne pourra que les ravir et permettra, au final, à M. Renzi de contrecarrer tous ses détracteurs de gauche.