La grève des pilotes d’Air France est à son quatrième jour, avec tous les risques encourus par les différentes parties, les pilotes, la compagnie Air France et sa filiale low-cost Transavia, en plus de l’image négative qu’elle donne de la France.
Jeudi encore, 40% à peine des vols d’Air France devraient être assurés. Et le débrayage commence à peser à différents niveaux. Pour Air France, elle coûte chaque jour entre 10 et 15 millions d’euros, des pertes conséquentes quand on sait que le groupe Air France KLM, malgré un résultat opérationnel de 130 millions d’euros l’année dernière, est très largement endetté de 12 milliards d’euros. Même si la compagnie cédait aux pilotes, ces concessions menaceraient le projet de développement du groupe pour les prochaines années.
Pour les pilotes, plus le conflit dure, et plus ils sont menacés d’isolement. Les PNC (le personnel navigant) n’ont toujours pas rejoint la grève malgré leur solidarité ouverte au mouvement. Et l’étalement des conditions financières avantageuses des pilotes risque de leur faire perdre le soutien du public qui souffre des désagréments occasionnés.A long terme, cette grève risque de mettre en difficulté certains emplois dans l’entreprise.
Pour Transavia, les risques sont encore plus grands. La compagnie low-cost fait du volume avec un chiffre d’affaires en hausse de 5% au deuxième trimestre de cette année mais ne gagne pas encore d’argent comme le montre son résultat d’exploitation qui s’est contracté de 6 millions d’euros cette année. Toute révision de son plan de développement l’éloignera encore plus de la rentabilité.
La direction d’Air France souhaite détacher de façon temporaire les pilotes sous-employés de la compagnie vers Transavia avec un nouveau contrat et davantage d’heures de vols pour réduire les coûts. Les pilotes craignent une marche forcée vers un modèle low-cost et veulent la garantie que le développement de la filiale Transavia ne se fera pas au détriment du périmètre d’Air France, et que le projet n’aboutisse pas à un transfert des lignes Air France au profit de ses filiales basées à l’étranger.