Relégué dans la liste B des compagnies aériennes et interdit de survoler le ciel européen, le personnel d’Air Madagascar n’a pas fait attendre sa réaction, en procédant au premier boycott d’Air France, compagnie qui, pense-t-il, serait à l’origine de leur contestation.
En février dernier, les contrôleurs européens ont investi les locaux de la compagnie aérienne malgache. Suite à leur passage, Air Madagascar a été reléguée dans la liste B. Depuis lors, elle a été interdite de survoler l’espace aérien européen. Cette situation qui profite pleinement à la compagnie Air France, n’a pas manqué d’attiser la colère du personnel d’Air Madagascar. Exclue du trafic en territoire européen, Air France est aujourd’hui la seule compagnie aérienne à rallier l’île au continent, ce qui cause une perte mensuelle de 3 à 10 millions d’euros à la compagnie malgache.
Estimant que les autorités françaises sont à l’origine de cette relégation, leur réaction ne s’est pas fait attendre. Mardi le personnel au sol d’Air Madagascar a refusé son assistance à un vol d’Air France qui a atterri sur l’île de la Réunion voisine. En outre les grévistes poursuivront leur boycott sur d’autres compagnies aériennes françaises desservant l’île, si la France ne fait rien pour leur retour dans la liste A. C’est le cas notamment d’Air Austral et Corsair. S’étant penchée sur cette question, la presse malgache n’aura pas approuvé le mouvement des grévistes même si elle reconnaît leur juste revendication. Elle semble mettre en garde contre des sanctions financières, puisqu’une mise en garde s’impose avant toute grève.
Air France gagne pour elle seule le marché aérien qu’elle copartageait à égales parts avec Air Madagascar qui se trouve actuellement dans une situation difficile. La réaction du personnel d’Air Madagascar à tout point de vue serait blâmable et pourrait, par la suite, lui être préjudiciable.