Laszlo Andor, commissaire européen en charge de l’Emploi et des Affaires sociales, a estimé samedi « indispensable » une hausse des salaires en Allemagne de sorte à soutenir les autres Etats-membres de l’UE en difficulté. Mais il ne serait pas sûr que Berlin soit du même avis.
« Il serait très important que l’Allemagne multiplie les investissements publics, stimule la demande et réduise ses excédents commerciaux excessifs, qui font du tort à ses voisins européens », a déclaré M. Andor lors d’une interview accordée au journal allemand Die Welt. Ajoutant que, « dans cet objectif, un changement de la politique salariale est indispensable, du point de vue de la commission ». Pour soutenir la position de Bruxelles, le commissaire européen n’a pas manqué d’arguments, indiquant que « la hausse des salaires est restée en retrait par rapport à l’évolution de la productivité » depuis plus d’une décennie en Allemagne, première économie de l’UE, a suivi une politique de bas salaires, ce qui a joué en faveur de la compétitivité de ses entreprises. Mais, depuis, les donnes ont quelque peu changé. Dans cet ordre d’idées, le président de la Bundesbank, Jens Weidmann, a récemment précisé que les rémunérations disposaient d’une marge de progression de 3 %.
Des Européens estiment qu’une hausse des salaires en Allemagne serait bénéfique à toute l’UE en changeant le différentiel de compétitivité et en améliorant le pouvoir d’achat des ménages d’Allemagne, qui est le principal marché de cette zone. Bien que certains sociaux démocrates allemands semblent favorables à ce scénario, Angela Merkel aurait plutôt un avis contraire.