Le trafic du carburant en provenance d’Algérie vers le Maroc prend de plus en plus d’ampleur. Raison pour laquelle la gendarmerie du premier pays s’est décidée à lutter contre cette contrebande.
Selon l’agence APS, la gendarmerie algérienne a saisi, entre janvier et juillet derniers, environ 500 000 litres de carburant d’origine locale et destinés à être exportés illégalement sur le marché marocain. A en croire un responsable de la gendarmerie dont les propos ont été relayés par la même agence de presse, « sur les sept premiers mois de l’année (2014), les quantités de carburant saisies sont de l’ordre de près de 500 000 litres contre 320 000 litres pour la même période de l’année écoulée (2013) », a-t-il indiqué. Les trafiquants passent d’un pays à l’autre en empruntant la frontière terrestre entre l’Algérie et le Maroc, fermée depuis août 1994. Dans le cadre de la lutte contre cette activité contrebandière, l’Algérie a creusé des tranchées et placé des obstacles au niveau de cette frontière de sorte à en rendre la traversée plus périlleuse.
En Algérie, les produits pétroliers sont très peu coûteux. A titre d’illustration, le litre de gas-oil vaut 0,13 euro (0,17 dollar) et celui d’essence, 0,2 euro (0,26 dollar). En comparaison, la même quantité d’essence se vend à 1,37 euro (1,8 dollar) au Maroc voisin. Une marge bénéficiaire non négligeable pour les « hallabas » (ceux qui traient les stations services), comme sont surnommés ces trafiquants en Algérie.
Néanmoins, ce commerce contrebandier cause généralement des pénuries de produits pétroliers dans les localités de l’extrême ouest algérien. Ce qui n’est pas un souci pour les trafiquants, qui se distinguent par leur ingéniosité pour surmonter les embuches du parcours transfrontalier. Ils utilisent couramment des planches de bois pour passer sur les tranchées et détruisent les obstacles placés par la police algérienne. Celle-ci mène à présent des perquisitions dans tous les dépôts et habitations situés non loin ou à l’intérieur de l’espace frontalier.
En procédant de la sorte, la gendarmerie algérienne a pu réaliser d’importantes saisies. En parallèle, les services de sécurité algériens organisent également des patrouilles.