De l’avis du patron de la Bundesbank, Jens Weidmann, des hausses salariales peuvent être consenties en Allemagne. Ce haut-responsable s’est penché sur ce sujet dans l’édition du Frankfurter Allgemeine Zeitung de mercredi.
Comme proposition, M. Weidmann soutient une augmentation de 3 % des salaires. Et ce, sur base d’un constat économique et non pour des motifs sociaux. « Dans toute une série de secteurs et de régions d’Allemagne, nous sommes quasiment au plein emploi et les besoins de main d’œuvre se multiplient », note-t-il, avant de poursuivre qu’ « il est dans la nature des choses, et c’est à saluer, que le salaire réel progresse plus fortement qu’à l’époque où l’économie allemande était dans une situation plus mauvaise ».
Cette proposition d’augmentation résulte de l’addition du niveau d’inflation et de la hausse de productivité, estimées respectivement à 2 % et 1 %. D’où, les 3 % suggérés. Toutefois, le numéro 1 de la Bundesbank a préféré laisser à chaque branche, la latitude de discuter d’une éventuelle revalorisation salariale en tenant compte de ses particularités.
M. Weidmann a tenu tout de même à préciser que « des accords salariaux qui iraient bien au-delà d’une hausse indexée sur la productivité nuiraient à la croissance et à l’emploi en Allemagne, et seraient un mauvais service à rendre à la zone euro ». Pour rappel, l’Allemagne, la première économie de l’Union Européenne, a récemment instauré un salaire minimum généralisé avec des prévisions de croissance de 1,9 % en 2014.
La position de M. Weidmann n’influencera certainement pas les syndicats allemands, qui ont déjà donné leur position. Ils entendent solliciter des revalorisations salariales de 3,5 % dans les services publics tandis que, du côté du syndicat IG Metall, une augmentation de 4 % d’ici mai 2015 est déjà acquise pour les employés de la métallurgie.