Confronté à l’opposition d’une partie de la classe politique de son pays, le Premier ministre italien, Matteo Renzi, a du mal à concrétiser ses engagements de réformes.
Réformer l’Italie pour retrouver de la croissance économique, arriver à plus d’ouverture de la part des institutions et redynamiser une administration publique fréquemment critiquée pour son inefficacité, telle était, en résumé, l’ambition de Matteo Renzi à son arrivée aux commandes de l’Italie en février dernier. Mais, cinq mois plus tard, son bilan en matière de réformes reste mitigé. Aussi est-il actuellement accusé de mettre en avant la réforme du Sénat afin de cacher ses difficultés sur les questions économiques et structurelles.
En effet, la croissance italienne stagne tandis qu’au mois de mai, le taux de chômage affichait 12,6 %. Comme si cela ne suffisait pas, la production industrielle et la consommation régressent. Entre temps, le chef du gouvernement s’investit dans une réforme des institutions, laquelle se constitue, en substance, d’une réforme du Sénat et de la loi électorale. C’était sans considérer l’opposition de la classe politique à laquelle il allait se heurter, même au sein de son Parti Démocrate (PD). Pour preuve, pas moins de 8 000 amendements défavorables au projet de réforme du gouvernement ont été déposés. De quoi semer l’inquiétude dans les milieux d’affaires italiens, craignant que les réformes prévues par l’Exécutif soient reportées sine die.
Ainsi, le quotidien économique Il Sore 24 Ore, proche du patronat italien, n’a pas fait mystère de ses préoccupations, mentionnant sur ses colonnes que « le blocage sur les réformes institutionnelles pourrait faire dérailler tout le programme de réformes du gouvernement ». Ajoutant qu’ « une perte de crédibilité sur le front des réformes n’est pas une bonne carte dans la main de l’Italie, au moment où elle débute sa présidence de l’Union Européenne ».