La semaine dernière, 193 Néerlandais ont péri lors du crash du vol MH17 dans une Ukraine déstabilisée par un conflit avec la Russie. Dans ce contexte, les échanges commerciaux entre ce dernier Etat et les Pays-Bas sont mis à rude épreuve.
Plusieurs multinationales néerlandaises sont bien implantées en Russie, parmi lesquelles Heineken, Philips et Shell. Plus précisément, les exportations de la Russie vers les Pays-Bas atteignent 27 milliards d’euros (36 milliards de dollars) chaque année et se constituent essentiellement de gaz et de pétrole. Dans le sens contraire, les exportations, qui se chiffrent à 7 milliards d’euros (9,3 milliards de dollars) sur la même période, correspondent à des machines et des produits agricoles.
Mais, à présent, tous ces flux sont remis en question. L’impact de cet accident d’avion – dont les séparatistes ukrainiens pro-russes pourraient être responsables – à l’intérieur des Pays-Bas tout comme au niveau international peut conduire à bannir la Russie du concert des nations. Déjà, Philips, qui a perdu deux de ses salariés dans ce crash, l’a qualifié d’ « inacceptable », exigeant, dans la foulée, l’ouverture d’une enquête indépendante. C’est la seule multinationale néerlandaise qui a osé s’exprimer pour l’heure. Shell est certainement embarrassé vu ses importants intérêts en Russie. Cette compagnie pétrolière est actuellement en train d’explorer un des sites pétroliers de Sakhaline. Heineken, qui détient une des plus importantes brasseries de Russie, semble traverser le même cas.
Hormis ces trois mastodontes, le néerlandais Gasunie a clairement montré son positionnement et, ce, nonobstant sa proximité avec le russe Gazprom. « Notre mission se poursuivra dans le cadre politique fixé par les autorités néerlandaises et l’Europe », a indiqué un porte-parole de ce groupe public. Et de conclure que « Gasunie y souscrira sans considération de ses intérêts commerciaux ».