Les chiffres publiés jeudi dernier par l’Institut national de la statistique révèlent une nette baisse du chômage en Espagne à 24.5% de la population active, premier signe de répercussion sur l’emploi de l’accélération de la reprise de l’économie espagnole.
Entre avril et juin, les demandeurs d’emploi dans la quatrième économie de la zone euro ont diminué de 310 000. C’est la première fois en deux ans que le taux de chômage dans ce pays passe sous la barre des 25%. Depuis le mois d’avril, 4 400 emplois ont été créés chaque jour, entraînant ainsi la plus forte hausse du nombre de personnes ayant trouvé un emploi depuis 2005, particulièrement dans le secteur des services.
Cette baisse notable du chômage survient à un moment où l’Espagne durement touchée par la crise, montre des signes de reprise avec une progression de son PIB de 0.4% pour le premier trimestre de l’année en cours, soit le double de la moyenne dans la zone euro. Mais il est encore trop tôt pour se prononcer sur la pérennité de ces bons résultats tant les efforts consentis pour les obtenir sont importants. Pour rendre le pays plus attractif, le gouvernement espagnol, qui a fait de la baisse du chômage sa principale priorité, soutient une politique de modération des salaires. Entre 2010 et 2012, ceux-ci auraient fondu de 7 à 12%, selon les diverses estimations.
Mais le bout du tunnel est encore long pour les Espagnols dont 5,6 millions n’ont pas d’emploi. Le taux de chômage pour les jeunes de moins de 25 ans se situe à plus de 50%.Les syndicats nourrissent énormément de réserves sur l’amélioration du travail, soutenant que beaucoup de ces nouveaux emplois sont des contrats temporaires avec des temps partiels.