L’ONPES (Observatoire National de la Pauvreté et de l’Exclusion Sociale) a rendu public mercredi dernier, son rapport annuel qui révèle une grave crise de l’économie française avec des risques de rupture sociale.
Le triste constat est qu’il est de plus en plus difficile de sortir de la pauvreté. Cette crise, qui remonte à 2008, est présentée comme la plus grave que le pays ait connue depuis l’après-guerre. L’une de ses principales conséquences est une hausse de la pauvreté monétaire qui a culminé en 2011 avec 14.3% de la population concernée, soit 8.7 millions de personnes alors que le SMIC horaire n’était que faiblement revalorisé. Ajoutée à la dégradation du marché du travail et à la mise en place des politiques d’austérité budgétaire, la crise a sensiblement affecté le niveau de vie des personnes modestes, malgré les diverses prestations sociales. Les classes les plus touchées sont les jeunes, les familles monoparentales et les chômeurs et parmi leurs meilleurs espoirs figurent les contrats d’insertion de plus de six mois afin de leur donner le temps de « se remettre le pied à l’étrier ». A ce jour,plus de deux millions de personnes sont très éloignées de l’emploi.
L’autre grand danger que révèle le rapport de l’ONPES est la rupture sociale. Pendant que les personnes modestes voient leur niveau de vie baisser, 20% des ménages les plus fortunés ont vu leurs revenus augmenter de 10% entre 2007 et 2011. La raison de ce paradoxe est que les revenus du patrimoine, qu’ils soient financiers ou immobiliers, ont été peu affectés par la crise, au contraire des revenus du travail. Les constatations de l’ONPES vont dans le même sens que celles de l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques).
Categories
Analyses