Les chiffres publiés en début de semaine par la Banque d’Espagne révèlent que les banques espagnoles ont saisi en 2013 près de 50 000 logements, un nombre en augmentation annuelle de 11.1%.
La Banque d’Espagne se base sur les statistiques fournies par les banques, une mesure qu’elle a rendue obligatoire l’an dernier. Une grande majorité des logements saisis, plus précisément 38 961, sont des résidences habituelles, le reste étant des résidences secondaires ou des logements destinés à être loués. Les banques ont dû faire appel à la justice pour récupérer 28 173 logements, soit 18.5% de plus par rapport à 2012. Cependant, les forces de l’ordre n’ont eu à intervenir que dans 147 cas pour expulser les habitants des logements saisis contre 346 fois en 2012.
Malgré tout, avec le double choc en 2008 de la crise financière et de l’éclatement de sa bulle immobilière, les saisies de logements par les banques à travers l’Espagne inquiètent. Plusieurs personnes sur le point d’être mises à la rue se sont suicidées, ce qui a renforcé le sentiment d’indignation national. Des collectifs de citoyens pour empêcher ces procédures ont été mobilisés. Parmi ces collectifs, la PAH (Association des victimes des crédits hypothécaires), créée en 2009, affirme avoir empêché plus d’un millier d’expulsions et aidé à reloger un millier de personnes.
Entre 2012 et 2013, près de 100 000 familles ont perdu leur logement. L’ADICAE, l’association des usagers des banques, préconise un changement de la loi pour mieux protéger les propriétaires alors que, malgré des perspectives positives, la situation économique dans le pays reste particulièrement préoccupante. Le taux de chômage a été proche du record historique à 25.93% au premier trimestre et le taux de croissance a été d’à peine 0.4% entre janvier et mars.
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