Le Premier ministre britannique David Cameron est la cible de violentes accusations de partialité sur le projet de rachat par l’américain Pfizer du britannique AstraZeneca, au détriment de l’intérêt britannique.
Ce dossier relance la question d’un accroissement des pouvoirs d’intervention du gouvernement, lors des rachats d’entreprises britanniques par des groupes étrangers. Le dirigeant de l’opposition travailliste Ed Miliband, le responsable des questions économiques au sein de ce parti Chuka Umunna et même les dirigeants d’AstraZeneca, selon le Financial Times, reprochent à David Cameron de faire le jeu des Américains.
Le gouvernement conservateur est accusé d’avoir commencé à discuter avec Pfizer dans le dos d’AstraZeneca, donnant du crédit à son projet de rachat alors qu’il n’avait encore déposé aucune offre formelle. Les négociations entre les deux géants pharmaceutiques sont mal engagées. AstraZeneca a successivement rejeté en janvier et vendredi derniers des offres respectivement de 99 milliards et de 106 milliards de dollars. Le groupe américain a, jusqu’au 26 mai, pour convaincre le britannique, à faire une offre hostile ou renoncer à son projet.
S’il se concrétisait, le rachat par Pfizer d’AstraZeneca serait le plus gros rachat de l’histoire britannique. En plus des considérations de prestige national au vu de l’image d’AstraZeneca pour la Grande-Bretagne, les détracteurs du projet craignent pour les emplois dans le pays où la société pharmaceutique compte environ 7 000 salariés.
Le PDG écossais de Pfizer Ian Read aurait entrepris de se rattacher les faveurs du gouvernement britannique en promettant d’établir la résidence fiscale du nouvel ensemble et son siège européen au Royaume-Uni, d’achever la construction du nouveau siège et centre de recherche d’AstraZeneca dans la ville universitaire de Cambridge et de baser au moins 20% des emplois de recherche et développement du groupe fusionné dans le pays.
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