Singapour demeure un petit paradis moderne, certes, mais uniquement pour la haute classe constituée des barons de l’industrie et de la finance. En revanche, pour les travailleurs immigrés, les conditions de vie laissent à désirer. Ces ouvriers, qui viennent, pour la plupart, des pays d’Asie du Sud, ne cessent de voir leur situation se dégrader progressivement. Aussi s’insurgent-ils contre des salaires de plus en plus bas, qui plus est, parfois payés tardivement et un environnement de travail défavorable.
L’année dernière, chose très rare dans cette ville-Etat, des centaines de travailleurs étrangers se sont accrochés avec la police dans le quartier de Little India,à la suite de la mort d’un jeune Indien percuté par un bus. Les autorités singapouriennes avaient essayé de minimiser l’incident. Mais cela a permis de mettre en lumière le mécontentement constant de ces milliers d’immigrés, sous-estimés et mal payés, dans une économie de millionnaires.
Depuis, la question des travailleurs migrants ne cesse d’être remise à l’ordre du jour. Des voix s’élèvent pour réclamer un suivi plus strict du gouvernement sur la façon dont les travailleurs migrants sont traités à Singapour où il n’y a pas de salaire minimum légal pour la population migrante. Leur représentativité syndicale est quasiment inexistante et ils n’ont pas le droit d’organiser des manifestations publiques.
Profitant de cette faiblesse de la protection légale, certains employeurs ne s’empêchent pas souvent de retarder exagérément les salaires ou encore de fermer les yeux sur des accidents du travail nécessitant une prise en charge particulière. Malheureusement, face à une opinion publique qui se montre hostile vis-à-vis des politiques migratoires libérales, le gouvernement singapourien a simplement pris des mesures visant à limiter l’afflux de travailleurs étrangers afin de stimuler la productivité nationale.
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