Lundi, plusieurs organisations patronales ont dénoncé conjointement l’initiative du parti de droite populiste UDC visant à limiter l’immigration. Celle-ci fera l’objet d’un vote populaire à la date du 9 février prochain.
« Contre l’immigration de masse », tel est l’intitulé du texte de l’UDC, la première formation politique de la Confédération helvétique. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce projet ne fait pas l’unanimité. Pour preuve, pas moins de 12 organisations patronales s’y sont opposées lundi, estimant qu’il « crée des problèmes sans proposer de solutions ».
Pour cause, selon des analyses émanant des milieux économiques, si cette initiative est adoptée par le peuple, elle mettra à mal la politique bilatérale entre la Suisse et l’Union Européenne (UE).
Aussi, organisant une conférence de presse à Berne, les représentants de la douzaine d’organisations patronales n’ont pas hésité à décrire l’impact d’une éventuelle acception du texte de l’UDC. A titre d’illustration, celui-ci a mentionné, entre autres propositions, la reconduite des contingents de main-d’œuvre étrangère, disposition déchue depuis la signature des accords de libre-circulation entre la Suisse et l’UE.
Ce retour en arrière perturberait certainement le secteur hôtelier local, tant une bonne partie de son effectif provient d’autres pays du Vieux continent. Il en est de même pour le secteur de la santé, vu que la Suisse dépend énormément de médecins spécialistes étrangers. Selon les données de fin 2012, environ 25 % des médecins exerçant dans le pays étaient allemands. D’autres secteurs comme l’agriculture ou les industries éprouveraient également des difficultés.
Avant ces structures, le gouvernement et le parlement avaient également déclaré leur désapprobation devant cette initiative. Seulement 36 % de la population suisse soutient ce texte d’après un sondage datant du mois dernier. Devant une telle hostilité, l’UDC a entrepris d’exercer son droit de réponse. A son tour, ce parti a dénoncé, lundi, des « fonctionnaires … (qui) refusent de parler des problèmes sociaux et économiques résultant de l’arrivée chaque année en Suisse de 80 000 nouveaux habitants ».
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ça ce voit que les intérêts des partis politiques suisses de la droit comme l’UDC ne vont pas automatiquement de pair avec ceux du patronat, les premiers veulent chasser tout ce qui n’est pas helvétique et les seconds cherchent le profit là où il se trouve.Mais ce qui est sûr c’est que le pays a encore besoin de la main d’oeuvre qualifiée pour assurer le bon fonctionnement de nombreux secteurs vitaux pour l’économie suisse. En fin de parcourt c’est aux contribuables de dire le dernier mot.