L’industrie russe bénéficie de prix de l’énergie avantageux, a estimé l’Union européenne pour justifier une taxe imposée à l’importation de certains produits russes, provoquant la colère de Moscou qui a saisi l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Fraîchement arrivée à l’OMC en 2012, la Russie a introduit une procédure devant l’organisation estimant que la taxe de l’UE fait perdre des « centaines de millions de dollars par an » à de nombreux industriels russes dans les secteurs de la chimie et de la métallurgie. Moscou fait valoir le fait que les « correctifs énergétiques » imposés par l’UE constituent une « discrimination » à l’encontre des produits russes sur le marché européen. Actuellement, l’UE calcule le coût de certains produits russes sur la base des prix des hydrocarbures pratiqués sur le marché européen. La Russie affirme que les dispositions de l’UE représentent une violation des règles anti-dumping de l’OMC. Cette procédure de la Russie devant l’OMC avait été précédée en octobre dernier par les reproches adressés par Moscou à Bruxelles, accusant l’Union européenne de protectionnisme. Outre les « correctifs » aux prix de l’énergie, Moscou dénonce également la réglementation énergétique qui impose au géant russe de l’énergie Gazprom de partager ses gazoducs avec des concurrents.
La dispute commerciale Russie-UE intervient sur fond de tension au sujet de l’Ukraine, Moscou cherchant à tout prix à éviter le rapprochement de l’ancienne république soviétique de l’Union européenne. Le refus du gouvernement de Kiev de signer un accord d’Association avec l’UE a fait descendre dans la rue des milliers d’ukrainiens pro-européens.
Moscou est alors intervenu de tout son poids, début décembre, pour soutenir le gouvernement ukrainien face aux protestataires. La Russie a ainsi accordé à Kiev un prêt de 15 milliards de dollars à des conditions avantageuses, et surtout, une baisse substantielle sur les livraisons de gaz.
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La taxation des produits russes par l’Union européenne ne sont pas dictés par une stratégie de dumping ou de protectionnisme, mais serait plutôt des mesures de représailles contre Moscou qui pèse de tout son poids sur l’Ukraine pour l’empêcher de se rapprocher de la zone euro à travers des accords d’association. Pour Bruxelles, c’est une question d’ordre stratégique mais également économique.