C’est peut-être l’avenir de l’OMC (Organisation mondiale du Commerce) qui se joue depuis vendredi à Bali, si aucun accord n’est trouvé à la réunion ministérielle.
La principale raison du blocage des négociations est attribuée à la position de l’Inde. Ce pays s’oppose catégoriquement au maintien du plafond imposé par l’OMC aux subventions agricoles, décidé depuis la création de l’OMC en 1995, quand ces dernières servent à la mise en œuvre de programmes alimentaires.
L’Inde, qui dit se battre pour les 46 pays en développement du G33 et pour les pauvres du monde entier, a même refusé un compromis proposé par les Etats-Unis. Cette « clause de paix », interdirait pendant une période de quatre ans toute sanction contre un pays qui dépasserait le plafond des subventions pour un programme de sécurité alimentaire.
New Dehli souhaite que cette clause de paix soit appliquée indéfiniment jusqu’à ce qu’une solution permanente soit convenue. Les critiques de l’obstination indienne accusent New Delhi de servir des intérêts électoralistes derrières ses propos humanitaires. Les tractations se poursuivent, spécialement entre les Etats-Unis et l’Inde qui sont les pays les plus vivement opposés sur la question. Les ministres américain et indien ont eu jeudi un long entretien bilatéral. La sécurité alimentaire a totalement éclipsé les autres dossiers en suspens.
Les négociations sur l’ouverture du commerce mondial sont paralysées depuis leur lancement en 2001 à Doha, au Qatar. Après quatre réunions tout aussi vaines, la réunion ministérielle qui a actuellement lieu à Bali, a des allures de dernière chance pour l’OMC. Plusieurs responsables ont en effet averti qu’un échec sonnerait le glas, au moins sous sa forme actuelle, de l’OMC voire du multilatéralisme en général.
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Malgré la conclusion in-extremis le 7 décembre à Bali (Indonésie), de l’accord sur l’agriculture, l’aide au développement et la facilitation des échanges, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) va devoir vivre avec ses contradictions internes et les conflits d’intérêts qui opposent les composantes de ses 159 pays membres (développés, émergents et en voie de développement). Dans tous les cas la mondialisation et la libéralisation du commerce n’ont fait qu’approfondir les contradictions au sein de l’OMC et élargir la fausse entre pauvres, pays nantis et pays intermédiaires. Les riches deviennent plus riches et les pauvres s’engouffrent davantage dans leur misère.