L’autorité ukrainienne se trouve aujourd’hui entre le marteau et l’enclume. Désireuse d’initier un partenariat plus approfondi avec l’Union Européenne, l’Ukraine se retrouve braquée de l’autre côté par la puissante Russie qui ne veut pas perdre son influence sur les anciens satellites de l’empire soviétique. Le gouvernement vient de surseoir un accord qui devait aboutir après plusieurs années de négociation et l’opposition a trouvé par là une brèche pour canaliser l’insatisfaction populaire. Viktor Lanoukovitch devrait désormais choisir entre les intérêts du peuple ou ceux des Russes.
Selon les observateurs européens, cet accord n’est nullement le début d’un processus d’intégration de l’Ukraine à l’Union Européenne. La contrepartie ukrainienne était principalement liée à des réformes judiciaires et démocratiques. Une chose est sûre : quel que soit le choix du gouvernement, il en paiera chèrement le prix. Cet accord fait partie d’une démarche européenne plus large qui vise à stabiliser 6 des anciennes républiques soviétiques dont la Géorgie, la Moldavie, la Biélorussie, l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Cependant Moscou ne voit pas les choses de la même façon et compte peser de tout son poids pour garder le contrôle sur ces Etats.
Premièrement, ce partenariat aurait un effet avantageux pour l’économie russe. En effet, le marché de la Russie est le premier débouché des exportations ukrainiennes et cet accord aurait fait de l’Union Européenne un débouché concurrent de poids.Deuxièmement, une indépendance économique de l’Ukraine face à la Russie consacrerait à long terme une indépendance politique. Parce que les premiers leviers de pression utilisée par Moscou pour sanctionner Kiev sont d’ordre économique à l’instar de la hausse des prix gaziers ou encore de la rétention des produits de consommation de masse tel que le chocolat.
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A Kiev le choix est difficile entre le coeur et la raison. Moscou ne permettra pas de mélanger les deux