Les Ukrainiens favorables à l’accord d’association politique et de libre échange qui devait être signé dans quelques jours entre leur pays et l’Union Européenne ont fortement dénoncé la volte face de leur gouvernement, qui est revenu sur le projet à la surprise générale.
Pour dénoncer la décision prise jeudi, des manifestations massives ont été organisées dimanche à l’appel de l’opposition. Ces manifestations qui se sont poursuivies lundi, ont rallié des dizaines de milliers d’Ukrainiens pro-européens, rappelant de par leurampleur la « Révolution Orange » de 2004-2005. Ces manifestations contre la fraude électorale qui avait porté à la présidence Viktor Ianoukovitch avaient alors forcé le pouvoir à organiser de nouvelles élections présidentielles, remportées par l’opposition.
Bien que les forces de l’ordre soient intervenues avec force dimanche pour disperser les manifestants, les leaders de l’opposition qui qualifient cette volte face de honteuse affirment que leurs protestations se poursuivront tout au long de la semaine et jusqu’au sommet Européen de Vilnius qui devait initialement sanctionner la signature de l’accord entre l’UE et l’Ukraine.
Certains manifestants espèrent que sous leur pression, le président Viktor Yanukovych, élu en 2010, va faire une autre volte face et signer l’accord dont la négociation avait été lancée depuis 2008. Cette éventualité est toutefois estimée peu probable par de nombreux observateurs vu les menaces de la Russie d’engager une guerre économique contre l’Ukraine en cas de signature de l’accord.
La décision de l’Ukraine a également suscité la surprise et aussi la colère de ses partenaires européens qui s’en sont pris à la Russie, dénonçant les pressions qu’elle a exercées sur Kiev pour l’amener à changer d’avis.
Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, ont ainsi fermement dénoncé les pressions exercées par le Kremlin.
« Nous désapprouvons fortement la position et les actions de la Russie dans cette affaire », ont souligné les deux dirigeants européens dans un communiqué commun rendu public lundi.
Rappelant que l’offre de rapprochement demeure valable, ils ont indiqué que «bien que conscient de la pression extérieure que subit l’Ukraine, nous pensons que les considérations à court terme ne doivent pas occulter les bénéfices à long terme que pourrait procurer un partenariat ».
« L’Union européenne ne va pas forcer l’Ukraine ou tout autre partenaire à choisir entre l’Union européenne ou une autre entité régionale », ont ajouté les responsables européens.
« L’UE se tient prête à se montrer plus ouverte et à faire preuve de plus de soutien à l’égard de ceux qui souhaitent s’engager dans les réformes et la modernisation », précise le communiqué.
Ils ont insisté que des liens plus étroits avec l’UE ne sauraient en rien saper les relations existant entre l’Ukraine et d’autres pays voisins, comme la Russie.
Le partenariat avec les pays de l’Europe de l’Est est conçu comme « un partenariat gagnant-gagnant, » ont-ils indiqué, insistant que l’accord proposé à l’Ukraine offre le meilleur soutien possible à l’Ukraine en terme d’économie ainsi qu’en terme de réformes et de modernisation en vue de construire un avenir stable et prospère pour tous les Ukrainiens.
Le sommet de Vilnius qui doit se tenir jeudi prochain et auquel est convié le président Viktor Ianoukovitch fournira l’occasion d’évaluer la situation et probablement de décider des prochaines mesures à prendre.
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Ce n’est surement pas le genre de « solidarité » affiché avec la grèce en crise qui va encourager d’autres pays à rejoindre l’UE