Le scandale des écoutes de la NSA a atteint vendredi l’Asie, après les révélations d’une utilisation des ambassades australiennes en Asie par les renseignements américains pour intercepter des échanges de données, notamment sur Internet. Ces accusations sont portées par le magazine allemand Der Spiegel et le quotidien australien The Sydney Morning Herald.
L’ambassadeur australien en Indonésie a été convoqué au ministère des Affaires étrangères à Jakarta. Aux vives protestations de Jakarta s’est jointe l’exigence de Pékin d’une explication de la part des Etats-Unis. La Malaisie, de son côté, a demandé des clarifications à l’ambassade australienne. D’autres pays tels que la Thaïlande et le Cambodge se sont montrés plus conciliants.
C’est un pas de plus franchi par le scandale du vaste réseau international d’espionnage révélé par Edward Snowden, l’ancien consultant de la NSA, qui opposait plus jusqu’alors les Etats-Unis à l’Europe. Au total, selon les deux médias allemand et australien, il y aurait eu, en plus des missions australiennes, pas moins de 90 missions diplomatiques américaines en Asie qui auraient abrité des équipements d’interception de données. Des officiels américains, cités sous couvert d’anonymat, ont laissé entendre que le Fonds Monétaire International ainsi que la Banque Mondiale avaient également été mis sur écoute par les renseignements américains.
La relation de confiance des Etats-Unis avec beaucoup de ses alliés est mise à mal par la révélation de ce scandale. Pour la première fois, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a reconnu jeudi, que dans certains cas, les activités d’espionnage de la NSA étaient allées trop loin. Et, malgré ses efforts pour justifier ces pratiques par les besoins de la lutte contre le terrorisme et la prévention d’éventuels attentats, il a annoncé des actions de son administration pour réexaminer ces pratiques.
2 comments
Tout le monde fait semblant de s’étonner des écoutes américaines, alors que chacun savait parfaitement que les oreilles du Big Brother sont partout..
Le vaste réseau international d’espionnage de la NSA révélé par Edward Snowden, n’a semble-t-il, épargné personne même pas la Banque mondiale ou le FMI. Ne parlons pas des pays émergents ou des pays en voie de développement qui constituent une proie tout à fait facile pour les espions américains.En revanche j’aurais bien aimé que THOMAS HAEFLIN nous dise s’il s’agit d’un espionnage traditionnel (sécurité, armement, terrorisme etc.), ou d’un espionnage économique et industriel dicté par la crise économique internationale.