Après les révélations de « Der Spiegel » sur l’espionnage du téléphone d’Angela Merkel, l’Allemagne met un maximum de pression sur les Etats-Unis pour obtenir l’arrêt de cette pratique.
Le journal d’investigation allemand a été ,on ne peut plus clair : la NSA mentionnait le portable de la chancelière allemande sur sa liste d’écoute de 2002 à 2013. De quoi scandaliser toute l’Allemagne. Du coup, plusieurs mesures ont été préconisées, comme la tenue d’une session parlementaire spécialement dédiée à cette question ou la suspension des discussions sur le libre-échange entre l’Union Européenne (UE) et les USA.
Mais, loin de prendre des décisions aussi radicales, le gouvernement allemand a constitué une délégation qui se rendra cette semaine à Washington à la quête d’explications. Selon certaines indiscrétions, le responsable des services secrets allemands et le chargé du renseignement à la chancellerie feront le déplacement. Une composition qui en dit long sur les intentions de Berlin d’en découdre.
Chargée de préparer, en collaboration avec le Brésil, un projet de résolution des Nations Unies portant sur la protection des données personnelles, l’Allemagne pourrait en profiter pour acculer encore plus les USA. Toutefois, ce projet de résolution, qui doit être approuvé par l’Assemblée Générale de l’ONU en fin novembre, n’a pas de valeur contraignante. Miss à part la décision de l’ONU, Berlin souhaite signer avec Washington un accord de non-espionnage, identique au même type de convention que Mme Merkel a récemment proposée aux dirigeants européens.
Cette multiplication d’initiatives allemandes en direction des Etats-Unis en matière de protection de données personnelles, se conjugue à des manifestations internes. Ainsi, samedi dernier, des milliers de personnes ont appelé à Washington à la réforme des pratiques de la NSA attentant à la vie privée des citoyens. Mais, ce ne serait pas sûr que cela suffise à mettre fin à l’espionnage des USA.
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