Samedi soir, le président américain Barack Obama a décidé de soumettre les frappes sur la Syrie de Bachar al-Assad à une décision du Congrès. Cette décision, en plus de remettre toute l’intervention en question, met le principal allié du président américain, son homologue français François Hollande, dans l’embarras.
L’annonce de Barack Obama a pris observateurs et analystes à contre-pied. D »autant plus qu’aucun de ses prédécesseurs, que ce soit Reagan, Clinton ou Georges W. Bush, et lui-même dans les frappes de drones au Yémen et au Pakistan, ne s’était embarrassé à solliciter le Congrès alors qu’ils n’y sont nullement tenus. En une dizaine de jours depuis l’attaque à l’arme chimique aux alentours de Damas attribué par les occidentaux à Bachar al-Assad, les évènements s’étaient accélérés. Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France principalement avaient multiplié les déclarations d’une action militaire contre le régime de Damas. Les américains avaient renforcé leur présence près des côtes syriennes portant à cinq le nombre de leurs destroyers capables de mener des attaques ciblées contre des infrastructures stratégiques du régime de Bachar al-Assad. Seulement jeudi dernier, le Royaume-Uni se retirait de l’action en préparation suite à l’opposition des élus britanniques et une majorité d’américains restent pessimistes sur les retombées positives d’une intervention militaire, même limitée. L’autre grand perdant dans l’histoire est François Hollande qui se retrouve isolé après avoir affirmé sa détermination à punir Damas.
La décision de Barack Obama surprend d’autant plus que l’issu du vote du Congrès est loin d’être garanti. Même si le président américain appelle le Congrès à soutenir l’intervention militaire, la Chambre des Représentants, dominée par les Républicains, lui est défavorable. D’ailleurs, Barack Obama a souvent été désavoué, notamment sur les récentes propositions de projets de loi sur le contrôle des armes à feu, sur l’immigration ou encore sur la réforme de la santé.