Les émissaires internationaux américains, européens et du Moyen-Orient multiplient les visites en Egypte. Leur objectif est de nouer le dialogue entre les nouvelles autorités installées par l’armée et les partisans du président islamiste destitué Mohamed Morsi et ainsi sortir le pays de l’impasse politique.
Le secrétaire d’Etat américain adjoint William Burns vient d’effectuer une visite de quelques jours dans le pays. Selon le département d’Etat américain, accompagné de représentant de l’Union européenne Bernardino Leon et des ministres des Affaires étrangères des Emirats arabes unis et du Qatar, il aurait rencontré Abdel Fattah al-Sissi, commandant de l’armée égyptienne et nouvel homme fort du pays. La délégation s’est également entretenue avec l’adjoint du Guide suprême des Frères musulmans Khairat al-Chater, actuellement incarcéré dans le quartier de haute sécurité de Tora, en banlieue du Caire où est également détenu l’ancien président Hosni Moubarak. Les influents sénateurs américains Lindsey Graham et John McCain sont attendus ce mardi au Caire.
En dehors de la crise politique, la communauté internationale craint, comme l’a menacé le gouvernement intérimaire, que la dispersion par la force des sit-in des manifestants pro-Morsi qui comprennent des femmes et des enfants ne tourne au massacre. Les partisans du président déchu ne montrent aucun signe de conciliation. Un millier d’entre eux ont manifesté hier lundi devant la Haute cour de Justice au Caire. Leur persistance à défendre la légitimité de Mohammed Morsi rend impossible tout dialogue à l’heure actuelle puisque les nouvelles autorités affirment qu’il ne pourra jouer aucun rôle dans l’avenir du pays. Mohammed Morsi pourrait être jugé pour son évasion de prison à la faveur de la révolte de 2011 et plusieurs cadres de la Confrérie des Frères musulmans sont également l’objet de poursuites judiciaires, dont des accusations pour « meurtre ».