Les appels au calme lancés par le Premier ministre de l’Irlande du Nord Peter Robinson ne sont point entendus. Les manifestations deviennent chroniques et, cette nuit du dimanche au lundi, des centaines de protestants loyalistes ont manifesté à Belfast pour la troisième nuit consécutive.
Dommage que la voix du Premier ministre appelant au calme soit ignorée ! Pour lui, les manifestations ne peuvent qu’être légales et paisibles, tout le reste étant inadmissible. Malheureusement, les manifestations de cette nuit sont accompagnées de violences et les manifestants n’ont pas hésité d’agresser les policiers avec des jets de cocktails-Molotov et divers projectiles. Les manifestants protestants ont attaqué les policiers avec des cocktails-Molotov. La police, à son tour, se défendait avec des balles en plastique. Le vendredi 12 juillet a été la première nuit des manifestations de ce mois, 32 policiers ont été blessés ce jour-là et un responsable politique a été blessé à la tête par le jet d’une brique.
L’élément déclencheur de ces violences est l’interdiction policière aux manifestants orangistes de traverser un quartier catholique, par crainte de débordements. Les marches protestantes en Irlande du nord ont été érigées en une tradition. Elles sont organisées d’avril à août et culminent avec la parade du 12 juillet, qui rappelle la victoire en 1690 du roi protestant Guillaume III d’Orange sur son rival catholique Jacques II. Ces manifestations ont donc un enracinement historique religieux très ancien.
Il importe de rappeler le passé peut glorieux de cette province britannique qu’est l’Irlande du Nord. Cette province a connu 30 ans de violences interconfessionnelles qui ont fait jusqu’à 3.500 morts, avant de signer les accords de paix en 1998 partageant le pouvoir entre protestants et catholiques.