Sur l’île sicilienne, le Pape François prend conscience de la situation précaire des migrants. Il est ému de compassion et appelle les communautés à l’action en faveur des ces « malheureux ».
Ce lundi matin, le Pape François est arrivé sur l’île sicilienne, à Lampedusa, où affluent régulièrement des centaines de réfugiés venus d’Afrique et du Moyen-Orient. C’est son premier voyage hors de Rome depuis son intronisation le 13 mars. Sensibiliser l’opinion au sort de ces milliers de réfugiés et encourager les pays d’accueils à leur fournir une protection et à garantir leurs droits, tel est l’objectif de cette brève visite. Ce déplacement sur l’île sicilienne (située à environ 100 km des côtes nord-africaines et 200 km du reste de la Sicile) intervient après le débarquement, lundi matin, de 166 migrants d’un bateau secouru par les garde-côtes italiens.
Le Pape s’est rendu à bord d’une vedette des garde-côtes, du port de Lampedusa à la Porte d’Europe, monument dressé en mémoire de toutes les victimes de naufrages. Il a prononcé une prière et rendu hommage aux centaines de migrants venus d’Afrique, morts en tentant de traverser la Méditerranée. Le Pape François a blâmé vivement l’indifférence du monde au sort des migrants, déplorant devant 10.000 personnes que « le sens de la responsabilité fraternelle » ait été perdu. Le Pape avait été informé récemment de cette «tragédie» récurrente en Méditerranée, raison pour laquelle il a décidé de venir à Lampedusa pour «prier et accomplir un geste de proximité et également réveiller les consciences pour que ce qui s’est produit ne se répète plus». Le nombre de migrants a augmenté à Lampedusa ces dernières semaines, atteignant ainsi 4000 arrivées au premier semestre, trois fois plus que sur la même période de 2012.
Ce dimanche, les autorités ont secouru une centaine de migrants à la dérive devant les côtes siciliennes. Le HCR (Haut commissariat aux réfugiés) affirme qu’environ 40 personnes qui voulaient regagner l’Italie depuis l’Afrique du nord ont péri depuis le début de l’année, la plupart par noyade, contre 500 l’année précédente.