La rencontre depuis plusieurs jours maintenant à Istanbul des opposants à Bachar al-Assad réunis au sein de la CNS (Coalition Nationale Syrienne) révèle des divisions de plus en plus profondes. Après des dissensions apparues dimanche entre l’Arabie Saoudite et le Qatar, les plus importants soutiens à la rébellion, c’était hier lundi au tour de la CGRS (Commission Générale de la Révolution Syrienne), une de ses plus importantes composantes, d’annoncer son retrait de la coalition.
La nouvelle a fait l’effet d’une bombe. La CGRS est sur le devant de la scène depuis les premières heures de la contestation contre le régime de Bachar al-Assad avant que celle-ci ne vire à la guerre ouverte. Il s’agit d’un réseau de militants soutenant les rebelles disséminés un peu partout à travers la Syrie. La CGRS accuse la coalition de s’éloigner de l’enjeu de la révolution, la libération du peuple syrien, et ses dirigeants d’être plus intéressés par leurs ambitions personnelles. La CGRS dénonce ainsi le fait des cadres de la coalition aient utilisé à des fins personnelles des fonds qui leur ont été accordés par leurs soutiens internationaux alors que la population syrienne prise entre les deux feux de la guerre est dans le dénuement le plus total. De plus, la coalition n’aurait pas respecté sa promesse de réserver un tiers des sièges aux rebelles sur le terrain.
La veille, le dimanche, l’Arabie Saoudite avait réussi à obtenir une limitation de l’influence des Frères musulmans dans la coalition qu’ils dominent, remportant ainsi une victoire sur le Qatar. Alors que les deux pétromonarchies sont des soutiens de la rébellion, elles s’opposent sur la question du soutien à la Confrérie dont l’Arabie Saoudite se méfie énormément. La défection en avril d’une brigade rebelle proche de la monarchie qatarie a achevé de rapprocher les officiers rebelles syriens des officiers saoudiens dans leur quête de soutien.