Alors que la Chine ne cesse de consolider sa présence en Afrique grâce à une offensive économique tous azimuts sur le continent noir, les Etats-Unis, désireux de contrecarrer cette progression chinoise, cherchent à se rapprocher des pays africains.
C’est dans ce contexte que Washington envisage l’établissement d’un nouveau partenariat orienté vers la promotion du commerce et des investissements et la conclusion d’un nouvel accord dans ces domaines avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le commerce et l’investissement étant les moteurs de la croissance économique.
« Un accord-cadre sur le commerce et l’investissement avec la CEDEAO peut contribuer de manière significative à améliorer la croissance économique et à augmenter la compétitivité internationale des deux côtés de l’Atlantique, » a notamment déclaré le Représentant par intérim des Etats-Unis pour le commerce extérieur (USTR), M. Demetrios Marantis, lors d’une récente rencontre à Washington avec les chefs d’Etat du Sénégal M. Macky Sall, de la Sierra Leone M.Ernest Bai Koroma, du Malawi Mme Joyce Banda, et le Premier ministre du Cap-Vert M. José Maria Neves.
Le Cap-Vert, le Sénégal et La Sierra Leone sont tous membres de la CEDEAO.
L’administration américaine a proposé aux quatre dirigeants africains qui étaient en visite à Washington fin mars et qui avaient été reçus par le président Obama que les États-Unis et les membres de la CEDEAO discutent de la possibilité de conclure un accord-cadre sur le commerce et l’investissement.
Les responsables américains ont présenté cette proposition comme une preuve du soutien des Etats-Unis aux membres de la CEDEAO, et de leur engagement continu pour l’intégration régionale de l’Afrique en plus du fait qu’un tel mécanisme permettra de développer le secteur privé en Afrique, aidera les entreprises américaines à investir le marché africain et in fine contribuera à la croissance économique du continent en générale.
Cette proposition vise à approfondir l’engagement économique des Etats-Unis en Afrique Occidentale, a indiqué M. Marantis, qui a ajouté qu’une fois conclu, cet accord créera de nombreuses possibilités pour les entreprises américaines souhaitant faire des affaires en Afrique occidentale, comme il contribuera à consolider la stratégie des USA envers l’Afrique subsaharienne, annoncée en juin 2012.
Lors de leur passage à Washington, les quatre leaders africains ont pris part à un débat organisé par l’Institut des Etats-Unis pour la paix (USIP) durant lequel ils ont discuté de la marche à suivre afin de consolider les avancées démocratiques enregistrées, promouvoir la prospérité économique, et conforter la confiance des investisseurs.
Les moyens d’édifier des institutions démocratiques solides et indépendantes, de promouvoir les droits des hommes et des femmes, d’encourager le leadership des jeunes, et de valoriser la société civile ont également figuré parmi les questions soulevées lors de ce débat.
Les Etats-Unis qui ont des accords-cadres sur le commerce et l’investissement avec quatre organisations économiques régionales africaines, à savoir la Communauté d’Afrique de l’Est, le Marché commun de l’Afrique orientale et australe, l’Union économique et monétaire ouest-africaine, et l’Union douanière de l’Afrique australe, ne cessent de courtiser le continent noir où la Chine se taille la part du lion en terme de commerce.
Les échanges commerciaux entre l’Afrique et la Chine qui ne dépassaient guère les 4 milliards de dollars en 1995, se sont élevés à près de 10 milliards de dollars en 2000, avant d’atteindre près de 124 milliards de dollars fin 2010, aidés en cela par les besoins croissants en minerais divers d’une Chine en pleine phase d’industrialisation et de modernisation.
L’intensification des échanges entre la Chine et l’Afrique ne concerne pas uniquement le commerce. Le continent reçoit aussi des investissements directs et des flux d’aide au développement appelés à augmenter rapidement.
Les enjeux géopolitiques et économiques du continent noirs qui sont bien réels laissent donc la course ouverte entre les pays Occidentaux et l’Empire du Milieu.