Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, semble encore vouloir s’accrocher au pouvoir en postulant pour un quatrième mandat à l’occasion des présidentielles du 17 avril.
Mais la grande question qui taraude les esprits des observateurs et du citoyen lambda en Algérie, est de savoir si l’actuel chef de l’état va réussir à tenir tête, malgré son âge et ses sérieux problèmes de santé, aux puissants généraux de l’armée et plus particulièrement au général Mohamed Lamine Mediène, alias Toufik, qui coiffe depuis près de 25 ans le puissant département de renseignement et de sécurité (DRS- renseignements militaires).
Pour neutraliser ce redoutable adversaire dont les services contrôlent ce qui se meut dans le pays, et après avoir dégarni le DRS de certains de ses services, Bouteflika réfléchit sérieusement comment écarter du circuit du pouvoir le général Toufik en le mettant à la retraite afin de baliser le chemin pour son quatrième mandat présidentiel. Pour cette difficile besogne, Bouteflika, 76 ans, qui détient déjà le record de longévité à la tête de l’Etat algérien, table beaucoup sur l’appui de son homme de confiance, le chef d’état-major l’armée, Ahmed Gaid Salah, vice-ministre de la Défense. Il compte aussi mettre à profit son image d’artisan de la réconciliation dans sa bataille électorale contre ses rivaux aux prochaines élections.
Néanmoins, très inquiète, l’opinion publique algérienne multiplie les interrogations sur les capacités physiques et intellectuelles du président Bouteflika à gérer le pays, alors qu’il ne s’est plus manifesté en public depuis son retour mi-juillet 2013 de Paris, où il a été hospitalisé pendant 80 jours au printemps dernier pour un AVC.
Les inquiétudes des Algériens se sont amplifiées en voyant que leur président n’était même pas capable d’annoncer lui-même sa candidature aux prochaines échéances. Il a en chargé son Premier ministre et ancien directeur de campagne Abdelmalek Sellal qui a profité de l’occasion pour assurer que le raïs «est en bonne santé» et qu’il «a toutes les capacités intellectuelles et la vision nécessaires pour assurer cette responsabilité».
Il faudra alors patienter jusqu’à la mi-avril pour voir comment les choses vont-elles évoluer, mais en attendant, c’est la confusion totale qui plane, selon les médias, sur l’avenir politique du pays.