La polémique enfle en Espagne après la mort de plusieurs migrants subsahariens tués par des balles en caoutchouc en mer, alors qu’ils tentaient de rejoindre Ceuta, la ville espagnole enclavée en territoire marocain.
Mercredi, la découverte d’un onzième corps rejeté par la mer, a exacerbé l’indignation générale en Espagne. La victime, un jeune subsaharien, faisait partie d’un groupe de migrants qui ont tenté, jeudi dernier à l’aube, de rejoindre l’enclave de Ceuta à la nage depuis le territoire marocain. Après le resserrement des contrôles dans le détroit de Gibraltar, les migrants arrivent au Maroc grâce aux filières des passeurs qui leur font traverser les vastes territoires mauritanien et algérien. Une fois dans le nord du Maroc, ils se cachent dans la forêt dans l’attente de la première occasion pour atteindre Ceuta ou Melilla, les seuls territoires de l’Union européenne enclavés en Afrique. De nombreux médias et ONG de défense des droits de l’Homme ont dénoncé l’attitude des autorités et des forces de sécurité espagnoles. Les témoignages de clandestins rescapés sont accablants pour la police. Les survivants ont affirmé que les forces de sécurité espagnoles avaient tiré des balles en caoutchouc en direction des migrants qui nageaient en direction de l’enclave. Les corps de huit hommes et d’une femme ont été rejetés par la mer jeudi dernier sur la côte marocaine, alors qu’un dixième corps a été retrouvé samedi sur une plage de Ceuta.
Les tentatives du gouvernement de justifier le recours aux balles en caoutchouc n’ont pas convaincu les ONG de défense des droits humains, surtout que les migrants étaient fatigués par la traversée à la nage. De nombreuses voix en Espagne s’alarment que les deux enclaves espagnoles se soient transformées en véritables frontières de la mort pour les migrants africains. Les critiques sont telles que le ministre de l’intérieur, Jorge Fernandez Diaz, s’est vu obligé de donner des explications jeudi devant le Parlement.
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