La tension diplomatique est remontée d’un cran entre l’Algérie et le Maroc. Cette fois, ce n’est pas à cause de l’affaire du Sahara occidental, mais en raison du flot incessant de réfugiés syriens refoulés du territoire algérien vers le Maroc.
Le royaume s’est d’ailleurs plaint officiellement de ces refoulements répétés auprès de son voisin, en convoquant mardi l’ambassadeur d’Algérie à Rabat. La situation humanitaire des réfugiés syriens est d’autant plus dramatique qu’ils comptent parmi eux un grand nombre de femmes et d’enfants qui se trouvent dans une situation précaire. La télévision marocaine a montré des tentes dressées près de la frontière entre l’Algérie et le Maroc, où les réfugiés syriens ont été accueillis et ont reçu de l’aide humanitaire. Quelques milliers de syriens, en majorité des femmes et des enfants, sont arrivés au Maroc après l’exacerbation du conflit en Syrie. La plupart ne sont pas arrivés par les aéroports du royaume, mais sont passés par la frontière avec l’Algérie.
L’Algérie dément, mais ce n’est pas le premier incident du genre entre les deux pays. Le Maroc avait déjà exprimé son agacement du refoulement de milliers de migrants subsahariens vers le Maroc à partir du territoire algérien. Le nombre de clandestins présents actuellement au Maroc est estimé à plus de 30.000, dont la majorité est constituée de migrants originaires d’Afrique subsaharienne.
Certains d’entre eux ont bénéficié d’une carte de séjour délivrée dans le cadre de la nouvelle politique marocaine d’immigration, entrée en vigueur début 2014. C’est la première fois qu’un pays du Sud lance une opération de régularisation des sans-papiers. Outre l’objectif de faciliter l’insertion économique et sociale des migrants, les autorités marocaines insistent sur le devoir de solidarité et d’aide humanitaire.