A la conférence Genève II sur la Syrie, les positions des divers protagonistes sont si antagoniques que les parrains internationaux revoient leurs ambitions à la baisse, espérant au mieux obtenir des cessez-le-feu localisés et l’ouverture de corridors humanitaires.
A l’image de sa préparation chaotique, la conférence de Montreux, ouverte mercredi, a mis pour la première fois autour de la même table des adversaires défendant des positions inconciliables. Alors que le président de la Coalition nationale syrienne (CNS) Ahmed Jarba affirme que Bachar Assad ne peut être associé à une solution, son vis-à-vis Walid Moualem, le ministre syrien des Affaires étrangères rétorque que Bachar restera et poursuivra la lutte contre le « terrorisme ». Les puissances internationales et régionales qui soutiennent et arment l’une ou l’autre partie, n’ont pu que constater l’ampleur des désaccords. Les pays occidentaux et les Etats du Golfe, principaux soutiens de la rébellion armée, espèrent la constitution d’un gouvernement chargé d’organiser la transition politique en Syrie. La Russie adhère à cet objectif mais ne lâche pas Assad comme l’exigent l’opposition et Washington. Moscou, l’Iran et le Hezbollah chiite libanais représentent les principaux alliés du régime de Damas. Ils considèrent Assad comme le dernier rempart contre les jihadistes sunnites dans la région. Comble du cynisme, les capitales impliquées dans le conflit appellent au retrait des combattants étrangers de Syrie, tout en continuant d’inonder le pays en armes et en combattants jihadistes.
Les conséquences de cette guerre civile aussi atroce que complexe sont là : Plus de 130.000 morts en moins de trois ans, un tiers environ des 22 millions de syriens obligés de se déplacer à l’intérieur ou de s’exiler dans d’autres pays. Une réalité amère face à laquelle le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a demandé la mise en place « immédiate » d’accès humanitaires, particulièrement dans les zones assiégées.
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