L’assassinat du vice-ministre libyen de l’Industrie Hassan Al-Droui, tué samedi par une rafale d’arme automatique tirée par des inconnus, illustre l’ampleur de l’insécurité qui sévit dans le pays et l’impuissance du gouvernement à y faire face.
Parallèlement à ces meurtres qui ont fait des dizaines de victimes en 2013, particulièrement des hauts gradés de l’armée, des responsables des services de sécurité et des magistrats, les affrontements intertribaux ressurgissent constamment. Depuis la chute de Kadhafi en octobre 2011, l’enfer de l’insécurité ne faiblit pas. La majorité des libyens sont pris dans l’engrenage des assassinats et des règlements de compte, auxquels s’ajoutent les combats entre tribus. A Sebha, la quatrième ville du pays en plein désert du sud libyen, des affrontements entre tribus rivales ont fait une trentaine de morts et plusieurs dizaines de blessés. Ces combats interviennent après la trêve conclue en mars 2012 entre la tribu de Oulad Suleimane et les Toubous. Ces derniers, originaires du Niger et du Tchad, s’estiment constamment marginalisés à cause de leur couleur. De leur côté, les Oulad Suleimane accusent les Toubous d’envahir la Libye. Aussi, le moindre événement est saisi comme prétexte pour déclencher les hostilités entre les deux tribus rivales qui sont fortement armées.
Dans l’Est du pays, la situation n’est pas meilleure. Des groupes armés bloquent les ports d’où partent les exportations de pétrole, la seule source de devise de la Libye. Certaines factions extrémistes et djihadistes revendiquent la séparation de la cyrénaïque, la partie est du pays et envisagent de faire de Benghazi leur capitale.
L’absence de l’Etat est manifeste malgré les déclarations qui se veulent rassurantes du gouvernement transitoire. Les autorités sont dépassées par l’ampleur du désordre politique et de l’insécurité généralisée, dont l’une des causes est essentiellement l’absence d’une armée et de services de sécurité structurés et encadrés.
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