La boutade du président François Hollande affirmant sur le ton de la plaisanterie que son ministre de l’intérieur, Manuel Valls, était rentré d’Algérie « sain et sauf » et que « c’était déjà beaucoup », a provoqué une tempête diplomatique entre la France et l’Algérie, dont les relations ne sont pas toujours faciles.
La bonne blague présidentielle, prononcée devant une réunion du CRIF, le Conseil représentatif des institutions juives de France, n’a pas été du goût des algériens. La sécurité étant un sujet des plus sensibles en Algérie, la sortie mal calculée du chef d’Etat français a aussitôt déclenché une vive polémique. La fièvre n’a pas touché uniquement les réseaux sociaux qui rivalisent encore d’insultes et d’impolitesses en tous genres. La contagion s’est étendue aux cercles officiels, obligeant le président français à présenter ses excuses confuses. L’Elysée a dû sortir un communiqué promettant que François Hollande allait appeler le président algérien Abdelaziz Bouteflika au téléphone. Il est vrai que les algériens ont exercé une pression très forte durant tout le week-end. Des officiels algériens ont rapidement affirmé que la plaisanterie présidentielle sur la sécurité en Algérie était une « provocation à l’encontre de l’Algérie ». D’autres responsables y ont vu une « haine vouée par les Français aux Algériens ».
Du côté français où ce genre de plaisanterie ne prête habituellement pas à polémique, certains médias s’indignent. De nombreux journaux et sites considèrent que la réaction « épidermique » des algériens illustre une tendance « paranoïaque » qui confine à l’intimidation. Dénonçant des pressions pour maintenir les relations franco-algériennes dans la langue de bois, ils appellent à casser cette spirale de la « médiocrité ». Un journal électronique est allé plus loin en proposant « d’introduire dans la Constitution (française) un premier amendement à l’américaine, qui garantisse enfin la liberté d’expression y compris celle de déconner au sommet ».
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