Le premier ministre français Jean-Marc Ayrault se rend lundi à Alger dans une tentative du gouvernement socialiste d’apaiser les relations de la France avec l’Algérie, qui traînent un lourd passif depuis la période coloniale, tout en y cherchant de nouveaux marchés pour les entreprises françaises.
Le volet économique sera au premier plan des consultations de Jean-Marc Ayrault avec les responsables algériens. Il est accompagné de neuf ministres, dont celui du Redressement productif Arnaud Montebourg, mais aussi du ministre de l’Intérieur Manuel Valls. Le premier ministre français devrait être particulièrement convaincant, surtout que la France a perdu beaucoup de terrain sur le plan économique en Algérie où les entreprises chinoises talonnent leurs concurrentes françaises. Bien que la France reste le premier fournisseur de l’Algérie avec presque 13% de part de marché en 2012, la tendance est à une rapide pénétration chinoise. Toutefois, Jean-Marc Ayrault devrait capitaliser sur les bénéfices récoltés de la visite du président François Hollande il y a une année en Algérie. A cette date, les deux pays avaient convenu de mette en place une structure gouvernementale présidée par les premiers ministres algérien et français. La visite de Jean-Marc Ayrault en Algérie permettra la réunion, pour la première fois, de cette instance. L’un de ses objectifs est de dépoussiérer les dossiers en suspens et dont certains sont en instance depuis des mois, selon des officiels français. Signe de la difficile normalisation franco-algérienne, les mêmes sources reconnaissent « l’effort considérable » déployé pour structurer cette relation.
Si le premier ministre français espère une rencontre avec le président Abdelaziz Bouteflika, celle-ci reste à confirmer vu l’état de santé très fragile du chef d’Etat algérien qui ne fait presque plus d’apparition depuis un grave AVC en avril dernier.