Les forces armées libyennes auront-elles le dernier mot dans le bras de fer qui les oppose aux milices formées par les anciens rebelles ? Après Tripoli, les combats meurtriers de lundi à Benghazi contre le groupe jihadiste Ansar Charia a montré que la tâche ne sera pas facile.
Les combats de lundi dans la ville rebelle de Benghazi, dans l’Est de la Libye, auraient fait une dizaine de morts et des dizaines de blessés parmi les forces gouvernementales. Les pertes dans les rangs des rebelles ne sont pas connues, les miliciens disposant de leur propre centre de soins dans lequel ils évacuent leurs blessés.
La puissance des groupes armés est d’autant plus crainte que le gouvernement ne dispose pas d’une armée structurée en mesure de faire face aux milices extrémistes prônant l’instauration de la chariaâ islamique. Ansar Chariaâ, le groupe soupçonné de l’attaque, en septembre 2012, contre le consulat des Etats unis à Benghazi où l’ambassadeur américain a péri, est l’un des principaux groupes armés qui défient le pouvoir en Libye.
Affaibli, sans une armée organisée à ses ordres pour rétablir la sécurité, le gouvernement est réduit à des effets d’annonce et à lancer des appels au calme. Cette impuissance du gouvernement central rend d’autant plus grande l’influence des tribus qui disposent de leurs propres groupes armés. Une situation chaotique qui se traduit par des éruptions de violence régulières dans plusieurs régions du pays, la dernière ayant été celle de Tripoli il y a quelques jours dans laquelle une cinquantaine de civils ont été tués.
La chute du régime de Kadhafi s’est traduite par la dislocation totale des katiba et une prolifération sans précédent de toutes sortes d’armes. Un important arsenal s’est ainsi retrouvé entre les mains de groupes islamistes extrémistes qui menacent non seulement la stabilité en Libye, mais également plusieurs pays voisins.
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